Jacques Reverchon, peintre et graveur & Estelle Reverchon, sculptrice à la galerie de la Tour, 16 rue du Bœuf à Lyon 5 ème, du 16 au 30 novembre 2019 tous les jours de 11h à 19h
Cette nouvelle exposition consacrée à l’œuvre de Jacques Reverchon se déroule dans la ville de ses ancêtres en résonance avec l’œuvre d’Estelle Reverchon une jeune cousine sculptrice.
Jacques Reverchon, né à Paris en 1927, décédé à Tourcoing en mai 1968 a suivi les cours de l’Ecole des Beaux-arts de Paris. Second grand prix de Rome et prix Blumenthal en 1952, il va partir en Espagne comme pensionnaire de la Casa Velasquez à l’Institut de France à Madrid et découvrir ce pays profondément meurtrie par des années de guerre civile, et surtout par le franquisme. De retour en France, il enseigna en collège puis fonda l’atelier de gravure de l’Ecole d’art de Tourcoing en 1962. Ses gravures expriment la force de la vie, ses aquarelles explosent de couleurs et ses huiles apportent calme et sérénité.
Estelle Reverchon découvre dès 1988 les différentes techniques de dessin, peinture et gravure fait son apprentissage de sculpture et techniques mixtes dans les ateliers parisiens. Dès lors elle se consacre à cet art et crée des œuvres originales sur des thèmes divers : animaux, personnages, composition.
Elle façonne et modèle jusqu’à donner une émotion propre à chaque œuvre. Chacune de ses sculptures est à la recherche d’un équilibre fragile de la Vie, du Monde et du Sacré. Ces sujets bougent et s’élancent dans l’espace. Au volume, elle ajoute une quatrième dimension : le mouvement.
Jacques Reverchon (1927-1968)
Né en 1927, Jacques Reverchon consacra sa vie à la peinture et à la gravure. Après une mort brutale en 1968, une époque charnière dans l’histoire de l’Art, il fut presque oublié, comme bien d’autres de ces peintres figuratifs des années 50, derrière les vagues successives de l’art contemporain. Depuis quelques années l’Association Les amis de Jacques Reverchon travaille à la diffusion de son œuvre en multipliant les événements. Consciente de la place dans l’histoire de l’Art d’un l’artiste salué par la Critique et récompensé par des prix prestigieux (Second Prix de Rome en 1952).
C’est au cœur du Vieux Lyon, en résonance avec le travail de sculpture d’Estelle Reverchon que se tient cette nouvelle exposition. A deux pas de la galerie de Jean Clerc, Caracalla, où Jacques Reverchon exposa pendant des années. Dans la ville d’origine de son père, Joseph Reverchon, imprimeur, où l’artiste en herbe passa quelques années de guerre, pensionnaire à Saint Bruno des Chartreux. Fidèle à ses attaches familiales, il revint à Lyon toute sa vie.
A la Galerie de la Tour, le public découvrira plusieurs facettes de l’œuvre de Jacques Reverchon : le noir et blanc… et la couleur ; la puissance, l’affirmation du trait dans ses estampes et la liberté de la touche dans ses aquarelles et ses huiles.
Jacques Reverchon a toujours dessiné. Sa sensibilité artistique et son talent nés à la source d’une enfance parisienne et dauphinoise, ont trouvé à s’exprimer lors de ses Etudes aux Beaux-arts de Paris dans la mouvance de l’Ecole de Paris et une fascination pour Rembrandt. Puis ils ont mûri dans le creuset de son âme de peintre itinérant. Car ce sont les voyages du Sud au Nord de l’Europe, les paysages traversés et les rencontres qui ont façonné l’homme et l’œuvre. Tout d’abord en Italie où, étudiant travailleur et doué, il bénéficie de voyages d’études sur les traces des grands Maîtres et s’enivre autant des fresques du Quattrocento que de la campagne et de la lumière méditerranéenne.
Puis au milieu des années 50, l’Espagne, insufflera toute la force à son œuvre : depuis la Casa de Velázquez à Madrid, il part été comme hiver, en train puis à vélo ou à pied sur les routes de Castille et d’Andalousie. Dans la lignée de Goya, la poésie de Lorca, ses eaux fortes contrastées et puissantes écrivent les paysages traversés, la sensualité des danseuses espagnoles, les visages burinés des hommes de la terre, la simplicité des tables espagnoles, la brutalité des corridas. Elles deviennent l’expression d’un artiste engagé qui, entre ombre et lumière, veut imprimer tout le tragique de l’Espagne franquiste des années 50. L’Espagne restera à jamais terre d’adoption.
Lorsqu’il revient à Paris, ville de naissance et port d’attache, le graveur laisse avec légèreté et liberté une place grandissante au peintre. Qui explore autant la ville, que ses divertissements et toutes les manières de les exalter par une palette très colorée.
Dans les années 60, professeur à Tourcoing, ce sont les ciels immenses du Nord de la France et de l’Europe qui vibrent sous son pinceau. Et dans ses estampes, les plats paysages de Flandres scandés d’arbres immenses donnent rendez-vous à Rembrandt tout en y imprimant un fort caractère espagnol.
J’ai épousé l’Art, disait l’artiste, une foi dans son travail chevillée au corps et à l’âme, et l’autorité sereine des êtres en harmonie avec leurs actes. Il n’eut pas peur de vivre en symbiose avec les grands maîtres de la Peinture, dans une approche figurative choisie. L’Abstraction ne fut pour lui qu’anecdotique. L’importance de la rencontre avec l’Autre, l’amour de la nature, un profond désir de transmettre sa passion pour l’Art et la Beauté, son tempérament d’artiste engagé passaient pour lui essentiellement par le trait. Le dessin est l’écriture de l’inspiration, il a une importance capitale pour un peintre, un sculpteur, un graveur, car il est une recherche honnête et franche écrivait-il en 1962. Il n’eut pas peur de se confronter aux thèmes de son époque. En créant de nouveaux points de vue, en y glissant sa propre symbolique.
Avec paysages et animaux (particulièrement les chevaux) la figure humaine fut au cœur de son travail, à travers des thèmes comme danse, cirque, musique, corrida, scènes de rue, portraits, nus… Des sources d’inspiration dans lesquelles Estelle Reverchon-Sentis, dessinatrice dans l’espace, le rejoint avec un travail de sculpture tout en mouvement et élan.
Estelle Goutorbe, historienne d’Art
Estelle Reverchon, Sculpteur
Dès 1988, Estelle Reverchon découvre les différentes techniques de dessin, peinture et gravure puis elle fait son apprentissage de sculpture et techniques mixtes dans les ateliers parisiens. Dès lors elle se consacre à cet art et crée des œuvres originales sur des thèmes divers : animaux, personnages, compositions.
Elle façonne et modèle jusqu’à donner une émotion propre à chaque œuvre.
Chacune de ses sculptures est à la recherche d’un équilibre fragile de la Vie, du Monde et du Sacré. Ces sujets bougent et s’élancent dans l’espace. Au volume, elle ajoute une quatrième dimension : le mouvement.
Des expositions, en régions parisienne et lyonnaise principalement, lui apportent une certaine notoriété. Elle est choisie pour plusieurs commandes comme
«Crèche» de la basilique de Fourvière à Lyon
«St Jean Paul II», en l’église de Saint Louis en l’ Île à Paris.
«Croix», église St Nicolas, Saint Jorioz (74)
«Saint Vincent de Paul», Hôtel Dieu de Châtillon-sur-Charronne (01)
Marie Christine Hugonot d’ «Elle magazine» caractérise ainsi son œuvre :
« Pour Estelle, l’art est vecteur d’émotion, il doit être libre et vrai. Son œuvre sculptée illustre ce refus d’enfermement dans un style, ce besoin de suivre l’inspiration du moment à la fois dans le choix du sujet, de son interprétation et de la matière. Modeleur, elle utilise des techniques mixtes en jouant avec des armatures en fer, du plâtre, de la résine ou du bronze. Le résultat aérien, très expressif, enchante. »
Résonances intemporelles
L’opportunité d’exposer avec les œuvres de Jacques Reverchon, grand cousin graveur et peintre de quarante ans son aîné, lui apporte une grande joie :
« Exposer avec les œuvres de Jacques Reverchon, qui me précède d’une génération, est une aventure unique. Mettre en miroir notre travail révèle notre sensibilité commune sur l’instant présent. Peindre, graver, sculpter, modeler : notre technique se met au service de l’émotion pure, celle qui touche au cœur. Dans les lignes de gravure de Jacques, je retrouve mes empreintes dans la terre. Entre profondeur et sérénité, « notre palette » évolue librement dans ce qui nous touche au plus profond. Le temps qui nous sépare, n’existe plus. »
Estelle Reverchon 06 65 17 69 65 – estelle-reverchon.com