En automne 1957, Jacques Reverchon regagne Paris, deux postes de professeur de dessin en collège l’attendent. Et tout en continuant la gravure, son métier, il va revenir à sa vocation première, celle de peintre, en développant la technique de l’aquarelle. Paris et la Seine, deviennent un vaste terrain d’observation et de jeu pour le pinceau. C’est « l’explosion de la couleur ». Il va désormais affirmer son talent de peintre sur les murs des galeries et le thème du paysage va occuper une place grandissante dans son œuvre.
En 1962, Jacques réussit un concours et est nommé professeur de dessin à l’École Supérieure des Beaux-arts de Tourcoing. Il fonde le premier atelier de gravure de l’École et fait des émules parmi ses élèves. En Flandres, il découvrira des paysages faits pour la gravure, tout comme littoral normand, la mer du Nord sont faits pour l’aquarelle. Dès qu’il le peut – quelques heures ou quelques jours —, du plus au Nord de l’Europe jusqu’à son extrême Sud, il part peindre d’après nature. Différents styles cohabitent dans son travail d’aquarelliste. Si Jacques Reverchon semble avoir affirmé son style en gravure, il se laisse une liberté de recherche en peinture, de l’aquarelle la plus « classique, sage » à l’abstraction, de la transparence de la touche à la saturation des tons par l’emploi de la gouache1.
Le midi et le nord alternent dans les aquarelles d’un style large, très direct et vigoureux, présentées par Reverchon à la Galerie Bernier. Une atmosphère de simplicité, solitaire et stagnante, donne à ces paysages, fortement rythmées, un accent de vérité très prenant écrit Raymond Charmet dans le Nouveau Journal. En 1962, sur l’Ile de la Cité, la Galerie du Pont-Neuf expose ses aquarelles. Et la revue Arts lui consacre un article : « Reverchon, Une vision saine » :
« Dans ses aquarelles largement traitées, Jacques Reverchon sait restituer un climat, une atmosphère, la palpitation joyeuse et les reflets aquatiques, les mâtures et les rythmes d’un port (Honfleur), les lentes levées de terre d’un paysage automnal ou, nettement sertie, la distribution des éléments d’une nature morte. Intelligentes en leur construction, leur élaboration, ces aquarelles sont le fait d’une vision saine et poétique de la réalité. Un jeune peintre qui promet beaucoup. »
— J.J.L
Les dernières années de sa vie, en pleine possession de son « métier de graveur » et peintre, et soutenu par des galeristes, Jacques Reverchon creuse de nouvelles manières de s’exprimer à travers la lithographie et peinture à l’huile.
Mais il meurt brutalement le 21 mai 1968 à Tourcoing et quelques toiles, essentiellement des natures mortes, seront dévoilées lors d’une rétrospective en 1971.
Le département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France à Paris conserve une grande partie de son œuvre gravé (257 gravures).
Né dans le creuset de l’École de Paris son œuvre a mûri au fil de ses voyages, du Sud au Nord. Les thèmes abordés sont : chevaux, cirque, corrida, flamenco, danse, musique, nu, portrait, paysage, nature morte